Evaluation Pédagogique
« Définir les objectifs et évaluer correspondent à deux activités
clés de la pédagogie moderne… En quelques années, on est passé des intentions
aux objectifs, de la notation à l’évaluation puis à l’évaluation formative
ensuite formatrice. Ces changements sont le reflet de modifications profondes
dont on mesure rarement l’ampleur puisque beaucoup ont adopté ces nouveaux mots
sans avoir transformé leur pratique d’une manière significative ».
a – Evaluation pronostique
Dans l’évaluation, cette fonction joue à peu près le même rôle que
les pronostics dans les courses hippiques. Par un état des lieux très précis et
en fonction des pré-requis définis concernant les savoirs et les savoir-faire,
elle cherche à faire connaître, aussi bien à l’enseignant qu’à l’élève, le
niveau réel du nouvel inscrit. On utilisera à cette fin ce qu’on appelle des
tests de niveau.
Elle cherche aussi, à l’aide de tests pronostics, à prédire le
niveau de compétences qui pourra être atteint par l’élève, en fonction des
objectifs poursuivis dans le futur cursus.
Autrement dit, l’évaluation pronostique sert à orienter l’élève,
par exemple dans une classe qui correspond à son niveau ainsi qu’à informer de
sa situation de manière à ce qu’il puisse prendre, en toute connaissance de
cause, les décisions qui concernent son apprentissage.
C’est donc une sorte de bilan des atouts et des points faibles de
l’élève, de ses compétences, scolaires ou non, antérieures au cursus à venir.
b – Evaluation diagnostique
Elle intervient après l’évaluation pronostique, tout au long du cursus
de formation. Le rôle principal de cette seconde fonction de l’évaluation est,
comme son nom l’indique, d’analyser l’état d’apprentissage d’un élève, à un
moment donné, afin d’apporter un jugement sur cet état de pouvoir ainsi, si
besoin est, chercher les moyens d’y remédier. Un bon médecin ne cachera pas son
état à un patient. L’enseignant fera de même, et le tandem enseignant/élève
pourra continuer son activité d’enseignement/apprentissage.
Sans devenir pour autant un « obsédé de l’évaluation », un «
évaluateur à temps complet », qui cherche à tout évaluer, l’enseignant
choisira, parmi les objectifs qu’il s’est fixé d’atteindre, ceux qui seront
impérativement évalués. Cette évaluation, en cours de séquence didactique,
permettra à chacun de vérifier, étape par étape, si les objectifs que l’élève
devait maîtriser à ce point du cursus sont atteints. Cette vérification, à son
tour, servira de point de départ à l’enseignant, pour
réguler son enseignement : revenir en arrière, creuser, approfondir, changer de
stratégie, etc. C’est bien cette double rétroaction (l’élève prend conscience
de ce qu’il doit faire, l’enseignant repère les failles et régule ses démarches)
qui correspond à l’esprit de l’évaluation formative : une aide de l’apprentissage
et une amélioration des pratiques pédagogiques.
c - Evaluation formative
Pour Gaston Milaret, elle est voisine de l’évaluation diagnostique
« qui a pour objet de mettre en évidence les caractéristiques différentielles
d’un sujet et d’aboutir à un profil psychopédagogique ». Elle est définie en
termes très proches de ceux de G. Landsheere : « Elle a pour objet de mettre en
évidence les difficultés rencontrées par un sujet afin de déterminer les
traitements pédagogiques qui lui permettront de progresser ».
L’évaluation formative permet aussi de déterminer si un élève
possède les pré-requis nécessaires pour aborder la tâche suivante, dans un
ensemble séquentiel.
L’évaluation formative revêt un caractère privé. Sorte de dialogue
entre le maître et l’élève, elle conduit à un enseignement différencié : à la
variété des comportements d’élèves doit répondre à la variété des comportements
pédagogiques.
Il convient néanmoins de ne pas succomber à une terminologie moderniste.
Si l’expression est récente – 1967 – la pratique en est fort ancienne.
Tout maître a cherché des moyens de remédiation aux erreurs ou
défaillances des élèves : savoir ses tables de multiplication, écrire dix fois
l'orthographe erronée...
Mais l’analyse des erreurs restait souvent et extérieure aux
démarches de l’enfant.
Nous empruntons la distinction des étapes essentielles dans toute
évaluation formative à Linda Allal :
- Quelles informations recueillir auprès de l’élève
- Quelles interprétations donner à ses résultats, à ses
performances
- Quelle adaptation envisager, quelles stratégies lui proposer ou
lui faire découvrir.
d – Evaluation sommative
L’évaluation sommative revêt, elle, un caractère de bilan et qui «
intervient après un ensemble de tâches d’apprentissage constituant un tout,
correspondant, par exemple, à un chapitre de cours, à l’ensemble des cours d’un
trimestre, etc.
Les examens périodiques, les interrogations d’ensemble sont des
évaluations sommatives.
L’objet d’une évaluation
sommative peut être relativement bien cerné, dans ses objectifs, sa
problématique, sa méthodologie. Les résultats peuvent être publiés,
c’est-à-dire rendus publics et sanctionnés par une note et une appréciation.